Il est temps de bâtir sur le rocher des siècles

Pr Pierre DUFAIT

 

Texte de référence : Luc 6 : 46-49

Pourquoi m'appelez-vous Seigneur, Seigneur! et ne faites-vous pas ce que je dis? Je vous montrerai à qui est semblable tout homme qui vient à moi, entend mes paroles, et les met en pratique. Il est semblable à un homme qui, bâtissant une maison, a creusé, creusé profondément, et a posé le fondement sur le roc. Une inondation est venue, et le torrent s'est jeté contre cette maison, sans pouvoir l'ébranler, parce qu'elle était bien bâtie. Mais celui qui entend, et ne met pas en pratique, est semblable à un homme qui a bâti une maison sur la terre, sans fondement. Le torrent s'est jeté contre elle: aussitôt elle est tombée, et la ruine de cette maison a été grande.

 

INTRODUCTION

L’éducation a quatre sources :

1°) Les parents qui s’y appliquent, de zéro à plus ou moins 23 ans ;

2°) L’école, la société et les médias, donc ce que les autres veulent que nous soyons, de 3 ans jusqu’à la fin de la vie ;

3°) De 10-12 ans jusqu’à la fin de notre existence, ce que nous décidons d’acquérir, de garder pour être ;

4°) Dieu qui, par la Bible veut reconstruire l’homme à son image en vue de l’éternité. Education et rédemption est une seule et même œuvre, sachant que Dieu est le premier enseignant et Jésus est le Maître des maîtres.

 

L’instruction provient de deux promoteurs, Dieu et le diable et on sera le produit de celui qu’on écoutera. Alors que nous vivons dans un monde en mutation mais non en amélioration, en tant qu’individu, je dois choisir ce qui offre le plus de garantie en qualité et durabilité.

Aujourd’hui, nous nous arrêterons sur la tranche 10-12 ans et au-dessus et présenter l’importance de la prise en charge personnelle, de la discipline personnelle pour une construction de personnalité équilibrée pouvant déboucher sur l’éternité, sans occulter le présent. L’accent sera mis sur le devoir et le pouvoir du choix ainsi que sur le fondement au-dessus duquel il faut bâtir. Nous examinerons d’abord le fait de bâtir sur le sable.

 

I - L’AUJOURD’HUI ET LE PASSAGER

 

Chers jeunes, notre époque ne nous encourage pas à entrer dans la discipline personnelle. Le langage courant est celui-ci : « Fais-toi plaisir !» ; « Fais ton expérience » ; « Fais comme nous » ; « Viens avec nous », etc...

Les messages qui sont envoyés consciemment ou inconsciemment sont ceux de la liberté d’agir sans se poser trop de questions. Donner libre cours à ses passions et pulsions sans trop se priver. On ne s’interdit pas grand-chose. On n’a ni la pensée, ni la volonté de le faire. Les notions d’honneur et de honte ont presque disparu, ce qui fait qu’on agit sans retenue.

Jésus compare chacun de nous à un bâtisseur, adolescent, jeune et adulte. En tant que bâtisseur, il faut avoir le réflexe de choisir ce sur lequel on va bâtir car tout bâtiment aura à passer l’épreuve des intempéries : pluie, vent, torrent.

 

A/ L’imprudent ou l’insensé bâtit sur le sable : C’est quoi le sable ? Matthieu 7 : 26, 27.

Le sable sur le plan de la nature c’est de la pierre réduite en gains fins, qui paraît beau, est doux au toucher, n’écorche pas, on peut même se coucher dessus. Mais l’inconvénient c’est que cela n’offre pas de résistance à l’eau, ni au tremblement de terre.

Sur le plan moral et spirituel, le sable représente ce qui relève de la nature humaine : les sentiments, nos idées et nos désirs personnels, le raisonnement humain, les coutumes sociales, les coutumes religieuses qui ne prennent pas en compte l’enseignement de Dieu, ce qui plaît à la vue, ce qui apparemment ne fait pas de mal et dans lequel on ne voit pas le mal.

Jésus déclare que baser sa vie sur ces choses ne permet pas de former une personnalité équilibrée et capable de résister aux tentations et séduction du diable qui utilise nos propres désirs pour nous conduire à mal faire et être condamnables aux yeux de Dieu. Nos pulsions, nos envies, les appels à satisfaire des passions constituent la pluie, le vent et le torrent qui feront basculer notre vie dans la ruine. Une maison, lorsqu’elle est écrasée est perdue. On ne peut que rebâtir une autre. Cependant, lorsque la mort nous surprend l’âme non sanctifiée, c’est fini, on n’aura pas de seconde chance pour tout recommencer. Notre vie est comme un bananier qui donne un seul régime : quand on coupe le régime c’est fini pour ce bananier, il va disparaître pour toujours. Il ne donnera pas un deuxième régime. Nous n’avons qu’une vie et il faut faire des choix pour son maintien en santé physique, en santé morale, en santé mentale et surtout en santé spirituelle.

 

B/ Comment bâtir sur le sable ?

Bâtir sur le sable c’est adopter la loi du moindre effort, car fouiller le sable ne fait pas transpirer beaucoup. C’est donner la priorité à ce qui est appelé à disparaître. C’est chercher suivre ses inclinations naturelles à jouir des plaisirs qu’offre la vie, sans rien rater, ne pas se priver, tout en connaissant la volonté de Dieu. C’est écouter l’humain au lieu d’écouter le divin.

Nous avons l’exemple d’Eve qui a écouté un ange au lieu de Dieu. Elle a mangé du fruit interdit qui présentait beaucoup d’avantages en apparence. Elle a voulu faire une expérience personnelle : «son expérience ». Il n’en est resté que du regret, mais trop tard pour revenir en arrière.

Par rapport à l’expérience de ceux qui nous ont précédé et qui ont commis des erreurs assez graves, comment réagir et agir aujourd’hui ?

 

II - L’AUJOURD’HUI ET L’ETERNEL

Un fondement solide est proposé à chaque constructeur de vie : Jésus et ses enseignements.

 

A/ Le rocher : Pourquoi rocher ?

Jésus s’est comparé à un rocher qu’on ne peut pas déplacer. Matthieu 16 : 15-18 ; Matt. 21 : 42 ; Romains 9 : 33. L’eau fait le tour du rocher et le laisse à sa place. Le rocher Jésus a du poids devant les tentatives du diable. Celui qui se confie en Jésus en écoutant ce qu’il dit ne sera jamais entraîné par l’ennemi. (Le flatteur vit au dépend de celui qui l’écoute. Le diable veut triompher de nous en nous portant à l’écouter. C’est pourquoi Jésus dit dans Apoc 22 : 15 que celui qui aime le mensonge même sans le pratiquer, sera mis dehors. Le mensonge écouté a pour but de formater l’esprit et l’âme du récepteur, consciemment ou non. « L’homme est tel que sont les pensées de son âme, dit Salomon dans Prov 23 :6, 7»).

 

B/ Bâtir sur le rocher aujourd’hui

Quelqu’un a dit : « N’attendez pas l’avenir, il commence aujourd’hui ». Aujourd’hui et l’éternité sont reliés par le choix. C’est aujourd’hui qu’on se positionne sur la rampe de lancement vers l’éternité. Nous avons deux passages qui l’expriment assez clairement : Le premier c’est Héb. 3 :14, 15. C’est aujourd’hui qu’on doit répondre à l’invitation d’être participant de Christ, donc de sa nature en se conformant à ses prescriptions, à son enseignement. S’il n’y a pas un aujourd’hui, il n’y aura pas d’éternité. C’est en prenant chaque jour le temps de communier avec Jésus qu’on plante de l’éternité afin de récolter l’éternité. Satan fait en sorte qu’on ne trouve jamais ce temps et qu’il n’y ait jamais un âge favorable pour chercher Dieu. Il faut donc se faire violence pour se connecter et rester connecté à Dieu et apprendre à aimer ce qui est d’en haut. La vie éternelle est un don et un apprentissage tout comme l’amour.

Le deuxième passage c’est Deut 30 : 15, 16 et 19, 20. Selon ce que déclare Dieu, c’est aujourd’hui que le bien et le mal sont devant chacun de nous et il faut se positionner. Son conseil c’est de choisir et de décider en faveur de la voie de la vie. Cette voie consiste à aimer Dieu, s’attacher à lui et lui obéir en toute chose. Nous devenons en quelque sorte l’artisan de notre propre destinée ; c’est de notre responsabilité. La finalité dépend du choix d’aujourd’hui.

Jésus dit que l’homme prudent a creusé, creusé bien jusqu’à trouver le dur avant de poser sa maison. Ce qui est dur c’est ce qui sort de la bouche de Dieu. Jésus l’a dit à Satan : Matthieu 4 : 3, 4. Il n’avait rien à rétorquer là-dessus. L’apôtre Pierre à qui Jésus a dit qu’il bâtirait son église sur le rocher, déclare que cette Parole subsiste éternellement, 1 Pierre 1 : 24, 25. Celui qui se conforme aux Ecritures assure son éternité. Sa maison subsistera aux assauts de l’ennemi. Alors que l’éternité est à la porte, n’attendant pas que j’aie fini de m’amuser et de jouir de la vie, que dois-je faire en tant que jeune ?

 

III - SUR LE SEUIL DE L’ETERNITE : Où doit être ma priorité ?

 

A/ Entrer en discipline

Voilà comment Jésus présente l’entrée en discipline pour triompher dans le combat contre soi- même et sortir vainqueur du mal, Matthieu 11 :12. Jésus est clair : le ciel est à bon marché mais pas sans condition. Il faut se faire violence pour y entrer car notre nature ne tombe pas d’accord avec la vie du ciel. C’est pourquoi Jésus veut avoir à sa suite des disciples et parle de disciples (« Allez et faites de toutes les nations des disciples » avait-il dit). Le disciple est celui qui accepte d’entrer en discipline, celle du Maître Jésus. Les jeunes tout comme les adultes doivent entrer dans cette discipline si jamais ils désirent enter chez Dieu. Le combat est le même pour tous mais à des degrés différents.

A propos du fonctionnement de la discipline, écoutons ce que disait un auteur adventiste en 1934 : « Il y a dans la jeunesse beaucoup d’esprits forts qui pensent pouvoir se passer des petits moyens pour arriver au sommet de la montagne, sans être fatigué à gravir les chemins pas à pas. Le manque de discipline est un fléau de ce temps ». Charles Wagner. (Revue Adventiste Août 1934).

Gravir pas à pas la montagne et on arrive au sommet. Mais il faut consentir à effectuer ces pas. Acquérir des traits de caractères se fait à partir de décisions que l’on prend et répète chaque jour : « Moi, j’ai décidé d’être un chrétien. J’ai décidé de plaire à Dieu avant de me faire plaisir ou à quiconque d’autre ».

 

Jour après jour nous devons être formés, disciplinés et éduqués pour que nous soyons utiles dans cette vie. Seulement un jour à la fois, souvenez-vous de cela. Aujourd’hui seul m’appartient. Dans cette seule journée, je ferai de mon mieux. J’emploierais ma faculté de parler pour être en bénédiction à quelqu’un d’autre, pour être une aide, un soutien, un exemple que mon Seigneur et Sauveur approuvera. Je m’exercerai à la patience, à la bienveillance, à l’indulgence, afin qu’aujourd’hui les vertus chrétiennes se manifestent en moi.

Le résultat de la discipline doit être de former, d’assouplir, d’apprivoiser la nature toute entière de telle sorte qu’avec toutes les énergies qui sont en elle, elle se mette comme un glaive docile et vaillant au service de la vie qu’il faut aimer, contre tous ses ennemis qu’il faut haïr combattre et attaquer sans trêve ni merci. La haine du mal est le complément indispensable de l’amour et de la vie. Celui qui ne sait pas haïr ne sut jamais aimer, celui qui dit j’aime et ne ment pas, dit du même coup je hais.

Aimer et haïr avec tout ce qu’on est et tout ce qu’on a jusqu’au sacrifice, jusqu’à la mort c’est ce qui constitue le degré le plus élevé de la discipline...A ce point, à travers les commandements humbles, la fidélité dans les petites choses, l’obéissance consentie est devenue la liberté suprême, et j’accepterai le bonheur le plus élevé et le plus pur.

E. White dit dans le livre Jésus-Christ ce qui suit : « Jésus ne fuyait pas les soucis et les responsabilités comme le font beaucoup de ceux qui se disent disciples. Plusieurs sont faibles et incapables parce qu’ils cherchent à se dérober à cette discipline. Ils peuvent se faire aimer et apprécier par certains traits de leurs caractères mais ils manquent d’énergie et sont presque inutiles quand il s’agit d’affronter des obstacles. C’est par les mêmes moyens disciplinaires qui ont agi en Christ que doivent être développés en nous l’énergie et la solidité du caractère du Christ. Et la grâce qu’il reçut nous est aussi accessible. (Jésus-Christ p. 56).

 

B) L’éternité est bientôt là. Apoc 22 : 12, 20.

Tous les événements autour de nous nous disent que la fin est proche. Il n’est plus temps de saisir à plein bras ce qui va disparaître dans peu de temps. La sagesse demande à ce qu’on saute du bateau avant qu’il coule. C’est l’heure du suprême appel de la grâce. Jésus dit dans Matthieu 24 : 37-39, qu’il ne faut pas se laisser surprendre par son retour en étant préoccupé par ce qui est secondaire, quoique nécessaire. Se tenir prêt maintenant c’est notre devoir à tous.

 

CONCLUSION : Celui qui choisit d’être footballeur s’applique à s’entraîner pour gagner, même s’il lui arrive de se casser une jambe. Celui qui est nageur, passe du temps à améliorer son chrono pour être sûr d’obtenir une médaille. L’athlète cours suffisamment pour rester toujours en forme en vue des compétitions afin de gagner. Le jeune chrétien, devrait-il fournir moins d’effort que ceux- là, sachant que la récompense qui est au bout dépasse de loin tout ce qu’on peut imaginer ou souhaiter recevoir comme prix dans l’aujourd’hui ? Toute discipline sportive à ses règles à respecter pour ne pas être disqualifié. Il faut en tant que chrétien accepter les règles du jeu du ciel et devenir un athlète spirituel de haut niveau pour Christ. Christ est un bon entraîneur et avec lui tous les disciples sortent vainqueurs de la compétition. C’est garanti. Allez-vous enfin vous décider à vous présenter à lui et lui dire : «Seigneur enrôle-moi aujourd’hui même et apprends-moi à compter sur toi à chaque instant» ? Puisse sa grâce vous être accordée pour la puissance de la victoire. Soyez à sa ressemblance et enfin prêt pour le ciel !

 

Sujets de prière :

- Que Dieu aide chaque parent et éducateur à bâtir l’éducation des enfants et des jeunes sur le rocher des siècles.

- Que chaque adulte se laisse rééduquer par Dieu en vue d’un réveil et d’une réforme spirituelle.

 

Tiré de adventiste-gp.org